Walt Longmire : quel bel homme !
Le Wyoming, les contreforts des Bighorns Mountains et une météo à faire passer notre récent épisode neigeux pour de la roupie de sansonnet. Déjà, le dépaysement est complet et le lecteur en prend plein les mirettes.
Un shérif, Walt Longmire (format XXXXl : 118 kilos pour pratiquement deux mètres), proche de la retraite mais encore sensible aux injustices, en particulier à celle dont est victime Mélissa Little Bird. Le viol collectif de cette jeune Indienne déficiente mentale a eu lieu deux ans avant que le lecteur ne fasse la connaissance de Walt mais la clémence du jugement lui laisse un goût de cendres dans la bouche. Ce n'est pas pour autant qu'il accueille avec satisfaction la nouvelle du meurtre de Cody Pritchard, le pire des accusés. Il semblerait que quelqu'un, déçu par la justice des hommes, ait décidé que pour le mal fait à Mélissa la mort soit la sentence appropriée.
En deux tomes, Craig Johnson réussit à créer un univers totalement crédible : le comté d'Absaroka, son équipe : Ruby, la standardiste qui tempère le caractère parfois éruptif du shérif, Vic, l'adjointe, minuscule Italienne au vocabulaire fleuri, Lucian, l'ancien shérif, qui assure le standard le week-end, histoire de quitter quelques heures sa maison de retraite, Dorothy, qui tient le café le plus proche du bureau et maintient le quintal du shérif grâce aux graisses saturées qu'il affectionne particulièrement. Pendant quelques heures, nous sommes avec eux et on se dit que le Wyoming (Pensez quand même à la combinaison de ski et au rhum beurré !), c'est quasi le paradis pour qui aime les "tough guys" !
J'ai gardé le meilleur pour la fin, l'amitié qui lie Walt Longmire et Henri Standing Bear, un Indien du même sympathique format. Ils se connaissent depuis l'enfance et sont comme deux frères. Grâce à Henri, Walt est initié à la spiritualité indienne et va même bénéficier de l'aide des vieux Cheyennes, des esprits qui gardent le Camp des morts, dans son enquête. Cet aspect sera surtout développé dans le deuxième tome et s'intègre admirablement au récit.
En conclusion : Walt Longmire, quel bel homme ! (Oubliez Robert Redford, il ne lui arrive pas à la cheville !)
Merci Gwen pour cette belle découverte !