Trois hommes, deux chiens et une langouste
J'appartiens aux lecteurs compulsifs, capables de choisir un roman rien que pour le titre... Avouez que celui-ci vaut le détour !
Les trois hommes dont il est question ne seraient pas dépaysés dans une histoire écrite par Carl Hiaasen, Frédéric Roux ou le regretté Donald Westlake. Mitch et son colocataire Doug, ainsi que Kevin leur copain approchent de la trentaine et végètent assez lamentablement à Walston, ancienne cité minière près de Cleveland. Ils n'ont rien de loosers magnifiques, ils ressemblent plus à trois ados attardés amateurs de fumette et de projets fumeux. Au chômage, ils décident de se lancer dans le "crime organisé" ou plutôt désorganisé étant donné leur tendance au grand n'importe quoi. Ils passent d'un vol de télé à celui, complètement raté d'une Ferrari avant de s'attaquer à un fourgon blindé (du "lourd" pour nos bras-cassé !)
Les chiens, ce sont ceux que Kevin promène. Sa femme, Linda, lui a trouvé ce job lorsqu'il est sorti de prison pour plantation illicite d'herbe qui fait rire dans son sous-sol. Il ne déteste pas ce travail, peu contraignant, mais ne supporte pas que les propriétaires maltraitent leurs animaux. C'est tout à son honneur mais son coeur sensible va lui jouer des tours...
La langouste, c'est le personnage principal du conte pour enfants que Doug écrit quand il ne se rêve pas pilote d'hélicoptère. Seulement, sa créature imaginaire a un fâcheux penchant pour la délinquance... pas très politiquement correcte, la langouste !
J'ai beaucoup ri à suivre les péripéties de ce trio de grands gars immatures. Mitch, pourtant, a de temps en temps des velléités de grandir et de se poser en chef. Il tente même de se procurer un livre pour asseoir son autorité sur les deux autres qu'il juge un peu gamin dans leur tête ! Les premières lignes de celui-ci ne réussissent pas à le convaincre : il faudrait
bien s'habiller , boire beaucoup d'eau et avoir une attitude positive.
" Mitch se dit que les grands dirigeants devaient beaucoup sourire et beaucoup pisser."
Merci Iain Levison pour cette lecture distrayante, merci aussi d'avoir donné à la rue où se déroule le braquage le nom de Westlake...De là-haut, Donald doit apprécier le clin d'oeil !