Si tu n'aimes pas mes plats, prends garde à toi...
Mise en appétit de lecture par les articles de Chatperlipopette et de Marie-Claire, j'ai profité de mon récent colloque brestois pour ajouter ce roman à ma PAL déjà bien replète ! Le moins que l'on puisse écrire est que l'héroïne ne manque pas de piquant. Jung Jiwon, passionnée de gastronomie, à la tête d'une école de cuisine de renom, est abandonnée par son compagnon qui lui préfère une ex-mannequin. Cette séparation lui fait perdre pour elle l'essentiel : le plaisir de créer des plats et de manger car chez elle, nourriture et amour sont intimement liés. Son talent est à son paroxysme quand elle est en cuisine pour celui qu'elle aime. S'il n'est plus là, pourquoi cuisiner ? S'il n'est plus là, pourquoi continuer à exister ? Won ferme son école et réintègre le restaurant Nove où elle occupait la place de sous-chef. Peu à peu, elle réapprend à utiliser ses sens comme paralysés par le chagrin mais ne guérit pas pour autant. Elle aime toujours l'absent et la présence de Pauli, le chien de celui-ci qu'elle a gardé, ne fait que raviver les souvenirs heureux de leur vie à trois.
Après ma plongée dans l'univers chloré de Nicola Keegan, je me suis trouvée happée par l'univers de Kyung-Ran Jo où légumes, viandes, poissons, herbes aromatiques forment une ronde endiablée qui finit par étourdir le lecteur. Tout n'est que sollicitation des sens, presque jusqu'à l'overdose.
La fin que je ne vous dévoilerai pas (J'ai donné ma langue au chat !) est extraordinaire de raffinement et de cruauté. Je vous laisse le plaisir de la découvrir...