Promo 86...
Il y a quelques jours, ma mère m'offre ce livre. Dans un premier temps, la stupeur se mêle à l'étonnement... Je n'ai pas l'âme d'une festivalière, tout rassemblement excédant huit personnes me stresse et je n'ai pas l'oreille musicale. Ma génitrice m'aurait-elle confondue avec ma soeur aînée, tout à fait susceptible de se rendre aux Vieilles Charrues ? Honte sur son scalp !
Rapidement, je comprends la raison de ce cadeau pour le moins inattendu. Ce livre qui évoque l'aventure de ce festival, de sa Genèse à la préparation de l'édition 2010 a été rédigé par son ancien prof de philo au lycée de Kerneuzec, à Quimperlé. Marcel Le Lamer est de ces enseignants qui restent en mémoire. Me voilà transportée loin en arrière, en 1986... (la Préhistoire pour mes ados filles !). Je suis en Terminale L, 9 heures de philo par semaine avec l'homme aux sandales et aux bagouzes. Son grand truc, bondir sur sa table et continuer son cours comme si de rien n'était. A cette époque, j'étais dans ma période "princesse des glaçons" et la façon d'être, de communiquer, d'enseigner de cette "légende" quimperloise me gênait au plus haut point... ce qui forcément incitait le bonhomme à venir me chercher dans mes retranchements. Peut-être ne se souvient-il pas de moi, une Bannalecoise en fond de classe qui aurait bien aimé qu'on la laisse tranquille. Moi, je me souviens de lui...
Allez j'arrête de Brueliser (RDV dans dix ans, c'est sympa cinq minutes...). J'ai bien aimé "La Folie Vieilles Charrues" tant pour le récit de M.Le Lamer agréable à lire que pour les photos de Guy De Lacroix-Herpin qui montrent bien l'esprit qui règne sur ce festival. L'ensemble vaut bien sûr pour les anecdotes savoureuses : les verres de lait distribués aux festivaliers ou la mascotte Bob l'éponge. J'ai aussi été touchée par l'hommage rendu à Michel Thersiquel, un photographe dont les portraits en noir en blanc sont des merveilles d'humanité.
Une de mes photos préférées de Michel Thersiquel. Il s'agit de "Tante Fine", une vieille dame qui tenait un bar-épicerie dans un hameau, Saint-Jacques, où vivaient mes grands-parents maternels. Enfant, mon "pépé" nous y amenait mes soeurs et moi. Il buvait son coup de rouge et nous, nous avions droit à une sucette. Rien que de la regarder, j'en ai les larmes aux yeux...