Lila, être esclave en France et en mourir
C'est le dernier livre que je chronique dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2009. Je profite de cet article pour vous inciter à proposer votre candidature. C'est une belle aventure et un défi littéraire personnel (les sept livres du mois de janvier ont demandé une "planification" importante : adieu tricot, couture et broderie... En dehors du travail, j'avais le nez plongé dans les romans mais ce marathon livresque ne m'a aucunement déplu !)
Pour en revenir au dernier documentaire reçu, il est poignant et révoltant. Lila, jeune malgache, quitte son île à l'âge de 14 ans pour un emploi de bonne en région parisienne. Elle se met à rêver d'une existence meilleure où vivre ne serait plus seulement survivre. Ses parents sont très pauvres et comptent sur l'argent qu'elle va gagner en France pour réussir à joindre les deux bouts. Et puis, avoir une fille en France, cela vous "pose" dans le quartier misérable où ils habitent. Les uns et les autres font taire leur coeur car la famille est très unie et Lila peine à quitter les siens. Elle le fait dans l'espoir d'apporter un "mieux" à ceux qu'elle aime, par exemple des chaussures pour ses petits frères.
Ce qui l'attend à Paris, c'est ce qu'on appelle l'esclavage moderne : confiscation de ses papiers d'identité, travail incessant sans salaire en contrepartie, nourriture en quantité insuffisante et l'obligation de "dormir" avec les invités du couple qui l'héberge et l'exploite. En l'espace de quatre ans, la jolie adolescente de la couverture va se transformer en un petit "sac d'os", rongé par la maladie dont ses "maîtres" vont se débarrasser en la réexpédiant mourante à Madagascar. Les deux auteurs retracent l'histoire de cette jeune fille puis les longues années pendant lesquelles le Comité contre l'esclavage moderne va tenter de faire condamner le couple d'hébergeurs/exploiteurs.
A la fin du livre, treize ans ont passé et la justice a tranché en faveur du couple... comme si le martyre de Lila n'avait pas existé, comme si son corps, lavé après son décès, par sa mère et des amies, n'avait pas porté d'innombrables marques et cicatrices. Faudra-t-il saisir la Cour européenne des droits de l'homme pour que la lumière soit faite sur ces quatre années qui ont détruit une adolescente ?
Un témoignage fort qui rappelle que l'esclavage n'est pas une pratique qui appartient au passé...
Pour en revenir au dernier documentaire reçu, il est poignant et révoltant. Lila, jeune malgache, quitte son île à l'âge de 14 ans pour un emploi de bonne en région parisienne. Elle se met à rêver d'une existence meilleure où vivre ne serait plus seulement survivre. Ses parents sont très pauvres et comptent sur l'argent qu'elle va gagner en France pour réussir à joindre les deux bouts. Et puis, avoir une fille en France, cela vous "pose" dans le quartier misérable où ils habitent. Les uns et les autres font taire leur coeur car la famille est très unie et Lila peine à quitter les siens. Elle le fait dans l'espoir d'apporter un "mieux" à ceux qu'elle aime, par exemple des chaussures pour ses petits frères.
Ce qui l'attend à Paris, c'est ce qu'on appelle l'esclavage moderne : confiscation de ses papiers d'identité, travail incessant sans salaire en contrepartie, nourriture en quantité insuffisante et l'obligation de "dormir" avec les invités du couple qui l'héberge et l'exploite. En l'espace de quatre ans, la jolie adolescente de la couverture va se transformer en un petit "sac d'os", rongé par la maladie dont ses "maîtres" vont se débarrasser en la réexpédiant mourante à Madagascar. Les deux auteurs retracent l'histoire de cette jeune fille puis les longues années pendant lesquelles le Comité contre l'esclavage moderne va tenter de faire condamner le couple d'hébergeurs/exploiteurs.
A la fin du livre, treize ans ont passé et la justice a tranché en faveur du couple... comme si le martyre de Lila n'avait pas existé, comme si son corps, lavé après son décès, par sa mère et des amies, n'avait pas porté d'innombrables marques et cicatrices. Faudra-t-il saisir la Cour européenne des droits de l'homme pour que la lumière soit faite sur ces quatre années qui ont détruit une adolescente ?
Un témoignage fort qui rappelle que l'esclavage n'est pas une pratique qui appartient au passé...