Les oignons peuvent faire rire plutôt que pleurer...
Cocola, dans le cadre du swap Mille-feuilles organisé par Eldewe, m'a offert ce sympathique petit livre de Julian Barnes : Un homme dans sa cuisine.
C'est une lecture délectable où l'auteur raconte avec beaucoup d'humour ses mésaventures culinaires. Il appartient à l'espèce obsessionnelle des cuisiniers sur le tard que tout inquiète, interroge, perturbe dans la préparation d'un plat. Il s'en suit des rapports quasi-passionnels avec certains auteurs de livres de cuisine qu'il poursuit de sa vindicte pour leur imprécision. Prenons le cas de l'oignon qui m'a rappelé un épisode semblable lors de mes débuts derrière les fourneaux.
"Pour les auteurs de recettes, il n'existe que trois tailles d'oignons : "petit", "moyen" et "gros", tandis que les oignons dans votre panier varient de la taille d'une échalote à celle d'un palet de curling. Aussi, une phrase comme : "Prendre deux oignons moyens" déclenche force tâtonnement dans le panier d'oignons pour trouver des bulbes correspondant à la description (évidemment, puisque moyen est un terme comparatif, vous devez considérer tout l'éventail des oignons en votre possession)".
Chaque chapitre évoque avec verve une épine dans le pied du cuisinier amateur, des négociations ardues avec des commerçants pas toujours commodes à l'usage que l'on peut faire d'un livre sur les cocktails de fruits quand le susdit amateur ne possède pas la centrifugeuse du professionnel.
Ce livre est dédié à son épouse, "Celle-pour-qui" dont j'aurais aimé connaître le point de vue . Vivre auprès d'un "obsessionnel anxieux" que chaque repas semble faire entrer en transes doit être une expérience, comment dirais-je, intéressante...