Le silence des abeilles de Daniel de Roulet

Publié le par Armande



   Ce roman n'a pas comblé toutes mes attentes, le sujet semblait pourtant susceptible de m'intéresser, tant notre avenir est lié à celui des abeilles, petites sentinelles qui nous préviennent de la dégradation de la planète.
   Le héros, Siddhârta Schweitzer, voit le jour dans une communauté hippie d'une mère plus passionnée par les lointains voyages en Inde que par la maternité et d'un père dont l'identité est plus difficile à établir, liberté des moeurs oblige. Le petit garçon sera élevé par sa grand-mère Suzie, un pied en France, l'autre en Suisse, en véritable petit frontalier.
   Sid n'a pas une personnalité très marquée, il se cherche et tente sa chance du côté de l'altermondialisme puis appartient à un groupuscule néo-nazi, avant de découvrir l'inanité du discours nationaliste quand il tombe amoureux d'une jeune femme japonaise. Il se laisse porter par les événements et le seul véritable fil conducteur de son existence, ce sont les abeilles. Après avoir tenté les Beaux-Arts, il fait un séjour aux Etats-Unis où il apprend le métier d'apiculteur avec Neil Siber, un vétéran du Vietnam qui sillonne les Etats avec son énorme semi-remorque empli de ruches prêtes à pollenniser à la demandes des champs entiers d'orangers, de pommiers ou de cerisiers. Revenu en France, il s'installe à son compte en Suisse et découvre la nocivité de certains insecticides sur les abeilles et en particulier sur le venin de celle-ci.
   Certains chapitres sont frappants et glaçants comme celui qui décrit la réunion des néo-nazis puis leur expédition punitive contre des mineurs kosovars, d'autres ne manquent pas de poésie, je repense à la scène pleine de tendresse entre Sid et Valentine, qui se produit à l'identique à deux reprises. La première fois, Sid n'a pas suffisamment évolué et mûri pour envisager une suite à ce rapprochement avec Valentine lors de la contemplation d'un tableau. La deuxième fois, notre homme est moins obtus...
   Il n'empêche que la narration m'a semblé rapide, les actions décrites à grands traits sans beaucoup de nuances et que les nombreuses expressions helvétiques donnent à l'ensemble un faux air du terroir qui détonne avec le reste.
                             Une impression de lecture mi-figue, mi-raisin
Je remercie les éditions Buchet-Chastel et Babélio pour m'avoir offert ce livre lors de l'opération Masse Critique.
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