Le guide du toujours jeune père
Alors que le Trégor est bloqué par la neige et que la nuit engloutit ma demeure, mon esprit vagabonde, doucement embrumé par le ronronnement de ce qui me semble être le bruit régulier des roues d'un tricycle sur le plancher.
Je suis devant mon clavier. C'est à peine si j'ai l'inspiration nécessaire pour répéter à l'envi le même mot sur des centaines de feuillets. Quelqu'un surgit soudain pour prendre des nouvelles de l'article que j'ai entrepris d'écrire à propos d'un guide de survie face aux ados, proposé il y a déjà quelques temps par les éditions Michel Lafon. Un instant trompé, je crois voir le grand Jack, sa hache à la main. C'est Dame Armande, qui, agitant son économe sous mon nez, a laissé un instant la préparation du repas pour venir activer les pauvres neurones du quadragénaire que je suis.
Il est temps de se ressaisir, d'autant plus que les ados, je connais. Plus de vingt ans à les gérer par grappes de trente, et deux autres à la maison qui n'ont qu'à bien se tenir. Non mais !
Donc : Pierre Antilogus et Jean Louis Festjens nous proposent Le guide du toujours jeune père après avoir commis d'autres oeuvres du même genre : guide du jeune père, guide du jeune couple, guide de survie à l'usage des parents.
Bien que bâti sur un recueil de situations plus caricaturales les unes que les autres, on ne peut s'empêcher de sourire, voire de rire ou même de jubiler à la lecture de ce livre. Chacun y reconnaîtra un moment de vie familiale et d'affrontement parents- ados. Tout parent n'a-t-il pas répété des centaines de fois "range ta chambre" , "débarrasse la table" voire "ne laisse pas traîner tes habits sales" ? Hélas, le ton est souvent trop proche du comique troupier et à la fin les blagues lourdes et parfois sexistes lassent quelque peu ( Haha : les blagues sont lourdes et ça lasse..., cadeau pour le guide du grand-père, tiens !). Finalement ce livre n'apporte pas grand chose de neuf, les situations ayant déjà été maintes fois traitées auparavant sur différents supports.
Si vous pensiez lire Dolto, passez votre chemin, vous liriez plutôt son fils. Moi, je retourne lire Shining.