Du sous-marin au radeau : comment se faire mener en bateau...
Alors que la disparition d'un sous- marin français est revendiquée par un mystérieux groupe terroriste "Jéricho" et qu'une menace nucléaire pèse sur la France, un tueur fou oeuvre dans les rues de Paris. C'est le lieutenant Lazare qui est chargé d'enquêter sur cette série de meurtres. Ses investigations le mènent d'abord au Louvre devant le tableau de Géricault " Le radeau de la Méduse". En remontant aux origines de ce drame, il découvre que l'une des clés de son enquête se trouve être l'un des survivants du radeau, Alexandre Corréard. C'est alors qu'un énigmatique groupe d'intervention, travaillant sur la disparition du sous-marin, croise sa route. Curieusement, les deux affaires sont liées ...
C'est en partant d'une tragédie humaine bien réelle et du récit conté par l'un de ses témoins que Josef Ladik construit son roman. Bien que racontée sur un bon rythme, avec une structure intéressante (le dernier chapitre est en fait la suite du premier ), j'ai trouvé cette histoire plutôt alambiquée.
Trop de protagonistes et de thèmes s'entrecroisent dans le déroulement de cette enquête policière. Depuis les monologues intérieurs du tueur en série et les états d'âme de Lazare, jusqu'aux affrontements entre agents secrets, on se perd en se demandant de quel genre de roman il s'agit. J'ai parfois eu l'impression de lire un succédané d'un Tom Clancy avec les passages concernant le groupe d'intervention français et les agents du Mossad. J'avoue avoir été un peu déçu par la fin que j'ai trouvé trop hâtive dans sa narration, un peu comme s'il fallait achever le récit avant que ne coulent radeau et sous-marin, d'autant plus que les circonstances qui amènent cette action finale sont franchement tirées par les cheveux, même si pendant tout le roman, Lazare répète "Lazare y a pas de hasard"...
Cette double histoire était-elle nécessaire ? Fallait-il que le psychopathe soit aussi en lien avec la menace nucléaire ?
Est-ce par effet de catharsis que l'auteur (magistrat dans le civil ) ne peut s'empêcher de glisser ici et là, sans apporter grand chose au récit, des petites phrases assassines sur le monde de la politique ?
Je me pose également une question relative au marketing : pourquoi avoir écrit en énorme et au milieu de la page de couverture le nom de l'auteur et en plus petit en bas le titre du roman ? Par effet d'appel sur le nom de Ladik ?
Un livre qui ne mange pas de pain, lu au bord de la piscine entre des parties de franche rigolade avec les enfants que j'ai coulés sans sommation.
Merci à Suzanne de Chez les filles et aux édtions First.