Festival Westlake...
Prononcez le nom de Robert Pattison et mes deux ados filles tombent en pamoison... Pour leur mère, un peu plus âgée, c'est celui de Donald Westlake qui la fait rentrer en transes !
Son décès en 2008 m'a touchée, un peu comme si un cousin éloigné me quittait, le cousin devenu célèbre pour son talent de conteur...
Je remercie Hélène de la librairie Dialogues à qui je dois cet envoi groupé. Il m'a assuré trois soirées de bonheur.
Dans le premier "Mort de trouille", l'auteur met en scène un couple de paumés sympathiques, comme il les affectionne. Barry et Lola se sont rencontrés à la fac et depuis rêvent d'un destin en Technicolor... sauf qu'après quatorze ans de vie commune, leurs entreprises hasardeuses pour acquérir fortune et gloire se sont uniquement soldées par une montagne de dettes. Acculés à la faillite, les deux tourtereaux décident d'escroquer leur assureur : Barry va se faire passer pour mort afin que Lola touche le pactole, à savoir les trois cents mille dollars de leur assurance-vie. L'idée est séduisante et Guerrera, le petit pays d'Amérique latine, d'où est originaire Lola semble être le lieu idéal pour disparaître accidentellement.
Plus facile à dire qu'à faire ! Donald Westlake va mener la vie dure à notre héros, Barry, dans un pays sud-américain de pacotille, plus vrai que nature. Les personnages sont comme d'habitude truculents et les péripéties aussi nombreuses que "gloussesques" : un excellent roman pour le mois d'août !
Dans le deuxième "Surveille tes arrières", j'ai retrouvé la fine équipe du cambrioleur qui a la poisse, John Dortmunder. Lui et ses acolytes me font toujours penser au groupe de bras cassés que Woody Allen met en scène dans "Escrocs mais pas trop" (mon film culte !). Cette fois-ci, le casse envisagé n'occupe pas vraiment les esprits de nos voleurs. Ils se soucient davantage de voir que leur quartier général le O-J bar est tombé sous la coupe de la Mafia. Vous n'imaginez pas le bouleversement pour John et ses copains : ils préparent leurs coups dans l'arrière-salle de ce bar depuis toujours ! Les mafieux veulent changer leurs habitudes, c'est mal connaître Dortmunder...
En parallèle, un de leurs receleurs, Arnie Albright, les contacte. Il revient d'une cure forcée au Club Méd. Sa parentèle l'a contraint à ces vacances pour l'obliger à être plus aimable (et c'est un euphémisme!) . Aux Caraïbes, il a fait la connaissance d'un "affreux", Preston Fareweather, "assigné" à résidence dans ce paradis car à New-York l'attendent quatre ex-femmes, liguées pour le dépouiller. Si l'homme est coincé dans cet endroit paradisiaque, c'est donc que son splendide appartement (et sa collection de tableaux ) reste inoccupé : un casse en or pour nos as de la cambriole.
Et maintenant que l'action est plantée, comme d'habitude chez l'auteur, tout part en vrille pour le plus grand plaisir du lecteur ! Les actions s'enchaînent plus délirantes les unes que les autres et on se surprend à en redemander. Quoi, le livre est déjà fini ! Mince, il faut quitter Dortmunder...jusqu'à la prochaine fois.