Atelier d'écriture de Gwen
Sujet proposé par Gwen
Les objets familiers nous entourent. Nous nous en servons chaque jour sans y faire attention, sans même en avoir conscience parfois. Que ceux qui n’ont jamais vérifié deux fois s’ils avaient tourné la clé dans la serrure ou fermé la bouteille de gaz lèvent le doigt!
Torchon, mug, brosse à dents, porte-clefs, canard de bain, armoire, parapluie… ils sont là et nous ne le voyons pas! Je vous propose donc aujourd’hui de rendre un hommage particulier à tous ces objets familiers.
Comment? D’abord en regardant autour de vous, dans votre environnement et en choisissant l’objet qui vous « parle » le plus. Une fois cette première étape franchie, vous pourrez alors vous lancer dans la rédaction du journal intime de cet objet…
Mon texte
Dimanche 20 mars
Aujourd'hui est un grand jour : le sujet de Gwen va me permettre de jouer les vedettes ! Finie l'ombre du sac à main, à moi la lumière du jour ! Je suis l'indispensable compagnon de Dame Armande mais rares sont ceux qui connaissent mes secrets. Bien sûr, elle me sort souvent pour griffonner quelques mots sur mes pages mais de moi,vous ne voyez que la couverture bayadère et imaginez probablement que je ne suis qu'un simple calepin. Si je vous laissais me feuilleter, vous verriez que je suis le compagnon de tous les instants.
Prenons quelques exemples au hasard :
La vannerie sauvage (Bernard Bertrand)
La vannerie rotin et osier (Guy Barbier, Michèle Pichonnet)
Ces références me rappellent la librairie Coiffard à Nantes. Dame Armande a demandé à consulter tous les livres sur la vannerie afin de choisir un cadeau pour son père et a sélectionné ces deux titres. Moi, pendant qu'elle écrivait, j'ai regardé autour de moi : un magasin chaleureux, des étagères en bois patiné, un éclectisme sympathique,une sorte d'antre où les livres semblent à l'aise.
22 carrés de 14 sur 14
Facile Cécile
Dur à décrypter pour le néophyte. Ce sont les cotes pour un sac en patchwork. J'aime quand elle consulte Internet pour y chercher des idées de couture et que je trône sur son bureau. Trôner est un grand mot, elle me fait une place dans le fatras qui encombre le lieu qui devrait être dévolu à la préparation des cours et à la correction de copie. J'aime bien discuter avec l'hippopotame que lui a offert Clara et surtout je vérifie l'état de ses broderies qui traînent partout. Quand je constate qu'il va lui manquer du fil, je lui envoie des ondes et hop, elle gribouille rapidement fils DMC vert tout en buvant son café.
Nous vieillirons ensemble (Camille de Peretti)-M-F
Killer blonde (Laura Levine)Gwen
Le Koala Tueur (K.Cook) Cathulu
Des titres de livres ! Encore ! Et regardez, elle a noté le nom des tentatrices, les blogueuses qui conseillent ces romans. Je regorge, je déborde de références de romans... Il lui faudrait deux vies pour pouvoir tout lire. Quand elle s'est procurée le livre qu'il lui faut acheter sinon sa vie va s'arrêter, (C'est comme ça qu'elle présente la chose à sa Moitié mais moi, je sais qu'elle exagère. Je me demande si lui est au courant..), elle le barre soigneusement sur ma page et nous poussons tous les deux un soupir de contentement. Si elle est heureuse, moi aussi.
Céanothe, Laurier-thym, Photinia, Forsythia
4 + 1 gratuit
Autre lieu de perdition que j'adore : le magasin vert ! Dame Armande a repéré sur une publicité que pour quatre plantes achetées, la cinquième était offerte. Je ne vous dis pas son enthousiasme débordant (un peu excessif dit souvent son Chéri). Moi, je l'aime comme elle est. J'ai adoré notre balade à la pépinière. Elle me tient à la main et note fébrilement des noms pour la plupart latins. Nous croisons d'autres passionnés de plantes. Ils sont faciles à reconnaître : vieux jean, polaire qui a connu des jours meilleurs et un sourire qui va d'une oreille à l'autre. Le printemps les fait sortir de leur tanière et ils ont le regard halluciné de ceux qui imaginent déjà fleurs et légumes à foisons.
Cry me a river par la grande Ella
Pourquoi a-t-elle noté cette chanson ? Mais si, cela me revient. C'était hier soir, elle lisait Louisa et Clem de Julia Glass et elle a décidé que ce serait le titre de son article sur ce livre. Je peux même vous dire qu'elle pleuré des rivières en lisant les derniers chapitres. Même qu'une larme s'est étalée sur la page où elle a écrit ces mots. Elle m'a reposé sur la table de chevet, éteint la lumière mais je l'ai encore entendu pleurer pendant un moment. Julia Glass, ce n'est pas gentil de faire pleurer mon Armande !
Je vais vous quitter et regagner son sac, j'ai été discret, je ne pense pas qu'elle se soit aperçue de mon absence ni du fait que j'ai profité de celle-ci pour continuer mon journal intime sur son ordinateur et l'enregistrer sur mon dossier « Minuscule compagnon ».C'est de cette manière que je me vois, je suis à elle, elle est à moi !