Chocolat amer de Laura Esquivel
Je poursuis mes lectures mexicaines avec ce roman qui mêlent cuisine et passion... Tita, l'héroïne est la cadette d'une famille où la mère Mama Elena est un despote doublé d'un garant des traditions les plus archaïques. Nous sommes au début du siècle, les révolutionnaires font entendre leurs fusils dans les villages voisins, voire même dans la ferme de cette maîtresse-femme. Qu'importe le vent du changement, elle chassera les soldats avec une fermeté identique à celle qu'elle opposera au mariage d'amour de Tita avec Pedro, un voisin. Celui-ci, en désespoir de cause, épousera Rosaura, l'aînée, ainsi que l'exige la mère, mais il le fera uniquement pour être sous le même toit que celle qu'il adore.Schéma classique des amours contrariés , me direz-vous, ce serait vrai sans l'extraordinaire don pour la cuisine de la jeune femme. Chaque chapitre nous présente en détail une de ses recettes, fruit à la fois de la tradition et de son imagination. La nourriture qu'elle prépare est le reflet de ses humeurs, de ses sentiments... Les mets sortis de sa cuisine peuvent aussi bien rendre malades tous les convives d' une noce entière que les inciter à s'isoler pour répondre à l'appel immédiat de leurs sens et s'aimer avec une vigueur qui les étonnent eux-mêmes. Nous sommes bien loin de "Peau d'âne" et du gâteau dans lequel elle glisse un anneau... Dans ce roman, la plats sont épicés et les amours aussi, j'irais jusqu'à dire que les sentiments y sont "incandescents"...