Les neuf consciences du Malfini de Patrick Chamoiseau
J'avoue que je n'aurais jamais acheté ce livre sans la présentation enthousiaste de Philippe, libraire chez Gwalarn. S'il fallait résumer l'histoire en une phrase : une grand rapace, le Malfini, se trouve un maître, un minuscule colibri qu'il surnomme Foufou ! Nous sommes bien loin d'une certaine littérature qui tourne en rond à force de se concentrer essentiellement sur le nombril de l'auteur.
Patrick Chamoiseau réussit le pari de se glisser dans la conscience d'un oiseau, d'un prédateur qui, au départ, jouit de sa puissance et de l'effroi qu'il suscite. Il plane au dessus de la mêlée et méprise souverainement toutes les autres espèces qu'il juge inférieures. Et puis, un jour, un minuscule colibri,aventureux, atterit sur son aire. Commence alors la plus improbable des relations entre l'ombrageux rapace et le lumineux oiseau-mouche. Commence alors pour le lecteur un voyage enchanté au coeur de la Martinique, au coeur d'un jardin de fleurs, au coeur du Vivant...
J'ai été foudroyée par la beauté de la langue... Certaines phrases sont d'une incroyable intensité, aussi vives et tourbillantes que les colibris décrits. Patrick Chamoiseau met ses mots au service d'une histoire extraordinaire qui nous rappelle la splendeur du monde dans lequel nous vivons mais aussi la fragilité de celui-ci. Chacun interprètera ce "conte" à sa manière. Moi, j'ai été confortée dans l'idée que vivre, c'est connaître, apprendre et partager...
Je me suis toujours étonné qu'un corps si frêle puisse supporter, sans éclater, le pas de charge d'un coeur qui bat.
Citation d'Aimé Césaire, à propos du colibri
Première de couverture