La reine des lectrices de Alan Bennett
Pendant ces vacances d'hiver, je pratique la lecture buissonnière, j'annonce que je suis en train de lire certains romans et en fait, je me laisse tenter par d'autres livres prêtés par des amis ou repérés en librairie. C'est le cas de celui-ci qui s'est révélé être un vrai "livre-bonheur".
Je ne verrai plus la reine d'Angleterre comme un "chrysanthème sur pattes" mais comme une "opsimath", terme qu'elle -même utilise dans le roman pour se définir . La signification du mot est "qui apprend sur le tard, à la fin de sa vie" et c'est le cas de cette si vénérable souveraine qui découvre à un âge avancé le plaisir de la lecture.
Tout démarre dans le roman par une toquade des chiens de la reine.
" Ce jour-là cependant, pour Dieu sait quelle raison, ils avaient traversé la terrasse en aboyant, la truffe en l'air, avant de redescendre les marches à toute allure et de disparaître à l'angle du bâtiment. La reine les entendit japper dans l'une des cours intérieures, comme s'ils en avaient après quelqu'un.
Il s'agissait en l'occurrence du bibliobus de Wesminster..."
Notre héroïne va mettre un pied dans cette bibliothèque ambulante et le destin va se mettre en marche. La passion de la littérature va entrainer notre si respectable tête couronnée à enfreindre nombre des règles du protocole pour pouvoir trouver le temps d'assouvir sa soif de lire...
L'histoire est loufoque, comme savent si bien le faire les Anglais mais au-delà de la drôlerie de l'histoire, le lecteur est amené de manière subtile à réfléchir sur le rôle de la littérature et les affres du pouvoir.
Un très joli livre !