Le vol du corbeau de Gibrat
Ma moitié a déniché à la médiathèque cette série qui nous a bien plu à tous les deux. J'ai probablement été moins séduite par la plastique de l'héroïne que mon cher et tendre. On va dire que c'est une réponse du berger à la bergère car depuis quelques jours, l'ombre d"Edward" plane entre nous...
L'histoire se déroule à la fin de la seconde guerre mondiale à Paris. Les dessins de la ville sont d'ailleurs somptueux. Jeanne vient d'être arrêtée pour marché noir à la suite d'une lettre de dénonciation . Le corbeau a de la culture puisqu'il termine sa lettre par "...monsieur le commissaire, cette petite démarche délatrice ne me grandit pas et je risque comme le duc de Guiche, de ressentir au seuil du tombeau ces "mille petits dégoûts de soi dont le total ne fait pas un remord mais une gêne obscure". La lutte contre le marché noir est malheureusement à ce prix."
Sa situation est d'autant plus critique qu'à son domicile, la police n'a pas trouvé de saucissons ou de fromages mais une musette de grenades et trois revolvers. Jeanne appartient en effet à la Résistance.
Heureusement son chemin va croiser celui d'un Arsène Lupin un peu voyou et d'un couple de bateliers René et Huguette aussi pittoresque qu'attachant.
L'atmosphère de l'époque est bien retranscrite et le scénario ne manque pas d'intérêt. Le béret rouge de Jeanne, symbole de son communisme utopique aussi bien que de sa sensualité est une très jolie trouvaille.