Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage de Maya Angelou
Je ne suis pas adepte des superlatifs mais cette autobiographie figure parmi les meilleurs livres qui me soient passés entre les mains depuis des années.
Je regrette simplement qu'il m'ait fallu autant de temps pour découvrir l'auteur, une femme extraordinaire: "romancière, comédienne, chanteuse, danseuse, poète, journaliste, cinéaste, professeure, militante, née le 4 avril 1928 à Saint Louis, dans le Missouri".
Maya Angelou nous parle de son enfance , ballotée de Stamps dans l'Arkansas où sa grand-mère paternelle tient un magasin , à Saint-Louis où sa grand-mère maternelle est une sorte de "parrain" , respectée de tous les truands grâce notamment à l'extrême violence de ses fils. Présentée ainsi, ses premières années peuvent effrayer le futur lecteur mais c'est sans compter l'extraordinaire talent de l'auteur qui sait restituer dans les moindres détails les petits riens du quotidien et les grandes tragédies qui vont émailler son existence.
Je pourrais consacrer uniquement mon article à Momma, l'âme du magasin , prompte à punir Maya et son frère mais attachée viscéralement à ses petits enfants. Je pourrais ne parler que de Bailey, le frère fanstaque de l'auteur ou de Maman chérie, l'idole lointaine des deux enfants. Je voudrais tout dire, tout partager mais le roman est d'une telle richesse que c'est impossible.
J'évoquerai seulement le racisme intolérable qui régnait aux Etats-Unis dans les années 1930.
"A Stamps, la ségrégation était si totale que la plupart des enfants noirs ne savaient pas, en vérité, à quoi ressemblaient exactement les Blancs. Excepté qu'ils étaient différents, et qu'il fallait avoir peur d'eux, et cette peur traduisait aussi l'hostilité des faibles contre les puissants, des pauvres contre les riches, des travailleurs contre les patrons et des mal habillés contre les bien vêtus"
Maya Angelou travaillera comme coordonnatrice de la section new-yorkaise de l'organisation dirigée par Martin Luther King, oeuvrera pour la liberté et les droits des Noirs d'Afrique du Sud, ne cessera à travers ses livres de mener le combat pour que ses "frères de couleur" soient reconnus comme des êtres humains à part entière et pas uniquement comme de bien pratiques domestiques ou ramasseurs de coton.
Dans son livre, elle se rappelle une cérémonie de remises de diplômes où le meilleur de la promotion avait fait entendre à l'assemblée le poème de James Weldon Johnson, considéré comme l'Hymne national noir. Je vous laisse , à votre tour, l'écouter :
"" Elevez la voix chacun pour chanter
Jusqu'à ce que terre et ciel retentissent
Des accents de la Liberté
Dur a été le chemin
amers les coups de fouets
subis quand l'espoir est mort-né.
Et pourtant d'un pas régulier
ces pieds en sang ne nous ont-ils pas portés là où nos pères espéraient aller ?
Le sort qu'ont choisi les autres, je l'ignore,
Mais pour moi ce sera la liberté ou la mort.
Nous avons parcouru un chemin arrosé de larmes,
et marché dans le sang de nos martyrs..."
O poètes noirs, connus et inconnus, combien de fois vos souffrances vendues à la criée nous ont-elles soutenus ? Qui additionnera les nuits solitaires rendues moins solitaires par vos chants, ou les assiettes vides rendues moins tragiques par vos légendes"
je remercie Babelio et son opération Masse critique pour ce formidable bonheur de lecture.
Je regrette simplement qu'il m'ait fallu autant de temps pour découvrir l'auteur, une femme extraordinaire: "romancière, comédienne, chanteuse, danseuse, poète, journaliste, cinéaste, professeure, militante, née le 4 avril 1928 à Saint Louis, dans le Missouri".
Maya Angelou nous parle de son enfance , ballotée de Stamps dans l'Arkansas où sa grand-mère paternelle tient un magasin , à Saint-Louis où sa grand-mère maternelle est une sorte de "parrain" , respectée de tous les truands grâce notamment à l'extrême violence de ses fils. Présentée ainsi, ses premières années peuvent effrayer le futur lecteur mais c'est sans compter l'extraordinaire talent de l'auteur qui sait restituer dans les moindres détails les petits riens du quotidien et les grandes tragédies qui vont émailler son existence.
Je pourrais consacrer uniquement mon article à Momma, l'âme du magasin , prompte à punir Maya et son frère mais attachée viscéralement à ses petits enfants. Je pourrais ne parler que de Bailey, le frère fanstaque de l'auteur ou de Maman chérie, l'idole lointaine des deux enfants. Je voudrais tout dire, tout partager mais le roman est d'une telle richesse que c'est impossible.
J'évoquerai seulement le racisme intolérable qui régnait aux Etats-Unis dans les années 1930.
"A Stamps, la ségrégation était si totale que la plupart des enfants noirs ne savaient pas, en vérité, à quoi ressemblaient exactement les Blancs. Excepté qu'ils étaient différents, et qu'il fallait avoir peur d'eux, et cette peur traduisait aussi l'hostilité des faibles contre les puissants, des pauvres contre les riches, des travailleurs contre les patrons et des mal habillés contre les bien vêtus"
Maya Angelou travaillera comme coordonnatrice de la section new-yorkaise de l'organisation dirigée par Martin Luther King, oeuvrera pour la liberté et les droits des Noirs d'Afrique du Sud, ne cessera à travers ses livres de mener le combat pour que ses "frères de couleur" soient reconnus comme des êtres humains à part entière et pas uniquement comme de bien pratiques domestiques ou ramasseurs de coton.
Dans son livre, elle se rappelle une cérémonie de remises de diplômes où le meilleur de la promotion avait fait entendre à l'assemblée le poème de James Weldon Johnson, considéré comme l'Hymne national noir. Je vous laisse , à votre tour, l'écouter :
"" Elevez la voix chacun pour chanter
Jusqu'à ce que terre et ciel retentissent
Des accents de la Liberté
Dur a été le chemin
amers les coups de fouets
subis quand l'espoir est mort-né.
Et pourtant d'un pas régulier
ces pieds en sang ne nous ont-ils pas portés là où nos pères espéraient aller ?
Le sort qu'ont choisi les autres, je l'ignore,
Mais pour moi ce sera la liberté ou la mort.
Nous avons parcouru un chemin arrosé de larmes,
et marché dans le sang de nos martyrs..."
O poètes noirs, connus et inconnus, combien de fois vos souffrances vendues à la criée nous ont-elles soutenus ? Qui additionnera les nuits solitaires rendues moins solitaires par vos chants, ou les assiettes vides rendues moins tragiques par vos légendes"
je remercie Babelio et son opération Masse critique pour ce formidable bonheur de lecture.