Tu peux pas rester là de Jean-Paul Nozière

Publié le par Armande

Toujours dans le cadre du prix Trégor-Ados, je viens d'achever la lecture de ce roman. Déjà la couverture m'avait séduite, comme c'est souvent le cas aux éditions Thierry Magnier. Le thème est d'actualité puisque l'héroïne, Mei, petite clandestine chinoise de dix ans , se voit menacée d'expulsion. Elle et sa mère vivent à Sponge depuis six ans et la fillette s'est parfaitement adaptée à la vie en France. Elle tient la tête de classe, a ses deux amoureux attitrés qu'elle envisage d'épouser tour à tour (puisque la loi n'autorise pas la bigamie) et envisage avec le sérieux de son âge de devenir présidente de la République.
 Seulement, il est rappelé à la gendarmerie locale qu'il faut faire du chiffre et nos malheureux pandores doivent justifier d'au moins six expulsions pour rentrer dans les statistiques.Le roman, pour autant, n'est pas manichéen, tous les gendarmes ne sont pas bornés et obsédés par le seul règlement et le père de Léo, l'un des amoureux de Mei, se révèle bien moins raciste que ses propos pourraient le laisser penser.
Le roman oppose la vision simple et pure des gamins de dix ans pour qui le départ de Mei est tout simplement inimaginable et celle des adultes, faite de compromis, de doute, d'un brin de lâcheté ou d'indifférence, de plus de réalisme aussi. Jean-Paul Nozière n'appelle pas à la révolution mais à la mobilisation citoyenne :le fin montre qu'un quartier peut se souder pour protéger les siens même si leur couleur n'est pas tout à fait identique à la nôtre. Un beau message, un espoir peut-être d'une société plus juste et plus humaine.

Publié dans littérature jeunesse

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